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⚠️ INTIMACY IN PUBLIC ... 🙊​🙉​🙈​

Dernière mise à jour : 1 sept.


🇳🇴 Kristiansand / Norvège ✖️ Dijon / France 🇫🇷

Co‑organisé par Stacy Fournette, doctorante (Université de Dijon, France) & Joachim Aagaard Friis, doctorant (Université d'Agder, Norvège), dans le cadre du partenariat européen FORTHEM Alliance.

Soutenu par :

« Intimacy in Public » est un programme interdisciplinaire basé sur la recherche, situé à la croisée de l’art et du droit, permettant d’explorer de manière collective et collaborative l’aspect d’intimité dans l’espace public.

La collaboration FORTHEM entre Joachim Friis et Stacy Fournette, ainsi que des artistes de Norvège et de France, propose des performances publiques au travers de l’art de rue comme médium pour interroger l’équilibre entre sphère publique et sphère privée, et la manière dont l’intimité peut émerger dans les situations qui se déploient entre les expressions artistiques et le public.

Inspiré par le concept « intimate publics » développé par la théoricienne culturelle Lauren Berlant, le programme examine comment la performance et l’art de rue peuvent cultiver la confiance, la résonance émotionnelle et la connexion sociale entre des inconnus dans un espace urbain partagé. Que se passe‑t‑il lorsque l’intimité devient une expérience collective et publique ?

Dans mon travail lors de ce projet, nous avons travaillé avec Stacy sur des questions qui invitaient le public non pas à trouver une « vérité applicable », mais à entrer dans une introspection : Se comprendre soi‑même à travers la rue.

Même si chacun avait son propre point de vue sur l’extérieur, cela l’amenait d’abord à regarder à l’intérieur, avant de l’exprimer dehors 😉.

Et c’est là une dimension essentielle de mon travail : avant de vouloir exprimer quelque chose, sachons travailler sur nous‑mêmes tout en laissant de la place pour l’émotion et la spontanéité.

C’est un équilibre qui se trouve peut‑être grâce au déséquilibre…

Et où mieux faire ses erreurs qu’au cœur de la rue, avec les autres ?


QUESTIONS :

  • Qu’est‑ce que l’intimité dans la rue représente pour vous ?

  • Avez‑vous déjà ressenti quelque chose de profondément intime... en pleine rue ?

  • Est‑ce que l’espace public vous semble hostile ou propice à l’expression de votre intériorité ?

  • Où se situe, pour vous, la limite entre le public et le privé ?

  • Avez‑vous déjà exprimé quelque chose de personnel dans un lieu public ? Comment l’avez‑vous vécu ?

  • Est‑ce que participer à cette œuvre vous a mis mal à l’aise ou, au contraire, libéré ?

  • Pensez‑vous que tout peut être dit ou montré dans la rue ?

  • Où devrait s’arrêter la liberté d’un artiste dans l’espace public ?

  • Comment réagiriez‑vous face à une œuvre ou une performance qui vous dérange profondément ?

  • Peut‑on refuser d’être spectateur dans l’espace public ?

  • Est‑ce que l’art de rue est pour vous un droit, un jeu, une nuisance, une chance ?

  • Est‑ce que cette fresque vous a donné envie d’en savoir plus sur les gens autour de vous ?

  • Peut‑on créer du lien avec des inconnus par le biais d’une trace artistique ?

  • L’intime est‑il ce que l’on garde pour soi, ou ce que l’on choisit de partager ?

  • Ce que vous avez lu sur ce mur vous a‑t‑il touché, dérangé, inspiré ?

  • Que ressentez‑vous en lisant l’expression des autres ?

  • À quoi ressemblerait une rue dans laquelle chacun·e pourrait exprimer son intime librement ?

  • Si vous pouviez transformer la rue, que lui apporteriez‑vous pour qu’elle vous ressemble ?

  • Que souhaiteriez‑vous voir écrit un jour sur un mur de votre ville ?

  • Quelle part de vous laisseriez‑vous dans un lieu public, si cela pouvait aider quelqu’un d’autre ?

  • Que veut dire pour vous habiter la rue autrement ?


Une deuxième partie consistait à réaliser une œuvre dans la rue. Quelle place pour mon imagination ? Ma pensée, mon opinion, quel impact cela peut‑il avoir dans la vie des gens, dans l’environnement proche ou même lointain ?

J’avais peu de temps pour m’imprégner du décor, de la mentalité, du vocabulaire de cette petite ville de Norvège, mais, de ce fait, c’était encore plus intéressant de pouvoir capter ce qui, finalement, ressortait au premier plan !

Mes premières impressions se sont évidemment faites à travers mes sens :

  • Le calme… le peu de gens, la façon de parler très douce, les sirènes (que je n’ai pas eu la chance de voir ou entendre ;)) ;

  • L’air marin à côté des forêts, amenant un goût d’aventure !

  • Les couleurs : la chaleur du bois, les maisons peintes, les roches grises qui contrastent avec les bleus‑verts de l’eau et le ciel passant d’un gris‑bleu à de belles teintes rose pastel au matin

Après ces premières expériences sensorielles, c’est leur culture qui m’a imprégné, du moins ce que j’en ai compris ou perçu. Ici, la liberté s’écrit avec responsabilité ; l’esprit de communauté est un phare dans le brouillard enflammé de leur histoire, où résilience et espoir ne font qu’un. J’ai rencontré un peuple ouvert, patient et à l’écoute, ce qui a rendu mon séjour facile et agréable, de mes premières rencontres jusqu’à la réalisation finale.

FRESQUE :

Avant de pouvoir réaliser mon graff, j’avais face à moi le mur peint d’un drapeau de la Palestine. Peindre par‑dessus quelqu’un, dans le graffiti, peut sembler anodin, mais je trouve qu’il y a une dimension particulière au moment où l’on repasse sur le travail d’une autre personne d’autant plus sur un symbole fort comme celui‑ci, et sans oublier la situation actuelle.

Dans ce processus, il y a un vrai rapport à l’autre : on peut se questionner sur ce qu’il a voulu exprimer, essayer de contextualiser son message dans l’environnement ou l’actualité. Il y a pour moi, comme un moment de pause à avoir avant de peindre : un moment d’écoute, d’observation et de réflexion.

J’ai toutefois hésité à repasser par‑dessus : comment mon geste pourrait‑il être perçu ? Un certain je‑m’en‑foutisme face à l’horreur de la guerre ? Une prise de position politique ? Ou toute autre chose ?…

Et, dans l’autre sens : est‑ce que la liberté d’expression doit s’arrêter face aux difficultés du monde ? Est‑ce que le travail prime sur l’idéologie ?

J’ai donc décidé, après réflexion, de réaliser mon œuvre en deux étapes :

  1. Repeindre l’œuvre en blanc, symbole de paix (drapeau blanc), puis inscrire une phrase d’Afrika Bambaataa que j’aime beaucoup : « PEACE, LOVE, UNITY AND HAVING FUN ! » Répondant à la globalité du conflit, où toutes les populations souffrent.

  2. Réaliser la fresque, ensuite.

LES COULEURS :

Malheureusement, je n’ai pas eu toutes les couleurs que je souhaitais, en particulier le marron, symbole du bois pour moi dans la fresque. Cette couleur est très présente à travers les bateaux, les constructions, les forêts qui bordent le littoral, eyt les terres, environ 37 % du territoire.

Kristiansand exportait, par son port, beaucoup de bois vers l’Angleterre, le Danemark ou les Pays‑Bas.

Kilden grand théâtre et salle de concert avec sa façade en bois ondulé a également résonné chez moi comme un phare, éclairant et rayonnant de sa culture au large, cherchant à partager avec le reste du monde.

Les bleus et verts dans lesquels j’ai été immergé représentent évidemment le ciel et l’eau, qui dominent le paysage : des couleurs apaisantes mais toujours en mouvement, un rythme qui donne à cette ville sa force tranquille.

Le rouge et le jaune ont une double connotation : d’une part, un rappel aux feux qui ont ravagé une partie de Kristiansand en 1892 ; d’autre part, les couleurs des bâtiments, souvent très colorés, comme on le voit en arrière‑plan sur les photos.

Le blanc a une double symbolique : d’abord en rapport aux maisons blanches du quartier de Posebyen, qui a survécu en partie aux flammes (symbole de résistance et de force) ; ensuite, la neige même si je ne l’ai pas vue, c’est l’une des images qui nous vient tout de suite en tête lorsque l’on parle des pays du Nord.

LES MOTS‑CLÉS

TILLIT / Confiance FELLESSKAP / Communauté DUGNAD / Travailler ensemble ANSVAR / Responsabilité ALLEMANNSRETTEN / Droit de tous à la nature HÅP / Espoir REIS DEG / Relève‑toi 1641 / Fondation de Kristiansand 1892 / Grand incendie KLANG / Résonance RO / Calme

Je pourrais regrouper plusieurs de ces mots en catégories, car beaucoup de choses sont liées : l’esprit de communauté, le faire ensemble, la responsabilité personnelle et commune qui est forcément liée à la confiance. C’est un tout qui donne à ce mode de vie une force de développement. J’ai rarement vu, peut‑être davantage en Suisse cet esprit de confiance et de respect mutuel.

L’une des choses qui m’a le plus surpris, c’est ce rapport à la nature où chacun a le droit d’accès, dans la confiance et le respect — contrairement à la France, où tout est parfois verrouillé par la peur.

Dans une autre catégorie quoique liée à la précédente, j’ai trouvé incroyable cette ambiance calme malgré le monde à certains moments ; et, malgré ce calme, on sent cette force, cette résonance, à l’image de Kilden.

Enfin, la dernière partie est celle liée à leur histoire, qui est peut‑être à l’origine de leur philosophie de vie : cet incendie qui a ravagé une grande partie du centre de Kristiansand, avec sa reconstruction en brique, donne du sens aux mots REIS DEG ou encore HÅP.

En somme, ce projet m’a apporté un second souffle avec une vision plus humaine de la manière dont on peut vivre en société et avancer davantage ensemble !


PROGRAMME

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Dimanche 17 août – 📍Jens Bjørneboe Plass

13h00 – Atelier graffiti avec Benjamin Locatelli alias Writink Une expérience participative d’art de rue où l’espace public devient une scène d’expression partagée. Chacun est invité à laisser une trace, une couleur, un fragment de soi, une pensée pour la société, ou toute autre contribution qui puisse nourrir la question de l’intimité dans l’espace public. Ces fragments éphémères de vie seront superposés les uns aux autres dans une œuvre collective où chaque voix trouve sa place.

14h30 – Performance de Finn Adrian Jorkjen : « Love Language » La performance prend la forme d’un talk-show mis en scène sur la place. Le public est invité à être interviewé et à parler de l’amour (au sens le plus large). L’artiste endosse le rôle d’animateur et guide spectateurs et participants dans une conversation socratique sur les relations, la solitude et la coexistence.

15h30 – Ateliers performatifs avec Mathilde Hirth & Maggi Asbjørnsen : « Holding Practice » Dans une rencontre initiée par deux danseuses, passants et spectateurs sont invités à participer à un moment où l’on tient et où l’on est tenu. L’invitation passe par les mots et le mouvement, en mettant l’accent sur le don et la réception du poids et de l’équilibre. L’atelier explore ce qui émerge des relations, des instants significatifs et des séquences chorégraphiques à travers ce transfert de poids. Que se passe-t-il lorsque l’on choisit de lâcher prise et d’être porté ?

16h30 – Performance dansée de Jean-Baptiste Baele : « Fault Lines » « Fault Lines » est une exploration physique et émotionnelle des fissures cachées qui façonnent nos corps, nos relations et le monde dans lequel nous vivons. Inspirée par l’image des failles géologiques, ces fractures invisibles qui se déplacent sous la pression, la performance reflète les tensions, ruptures et transformations qui se déploient en nous et entre nous. La chorégraphie évoque les moments de connexion et de déconnexion, questionnant la manière dont l’expérience personnelle est toujours prise dans des structures collectives plus larges.

17h00 – Performance avec « Gatelangs » dirigée par Marianne Nødtvedt Knudsen

Lundi 18 août – 📍Kristiansand Kunsthall

14h00 – Accueil par Joachim Friis et Stacy Fournette. Présentation du projet. Café, boissons et en-cas servis.

14h15-15h00 – Conversation entre Joachim Friis et la curatrice Miki Gebrelul Perspectives curatoriales sur l’intimité, le public et la performance.

15h00-15h30 – Intervention de Stacy Fournette Réflexions juridiques sur la performance et l’art de rue dans l’espace public. Panorama du droit français et des controverses récentes liées à l’expression artistique.


15h45-16h45 – Projection vidéo et discussion Présentation des interactions publiques enregistrées la veille.

16h45-17h30 – Présentation artistes et des performance

17h30-18h00 – Session de questions-réponses avec le public

18h00 – Clôture de la conférence. Merci pour votre participation !

 
 
 

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NEURO GRAFFITI

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PEACE LOVE UNITY & HAVING FUN !

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